THE DUNTS
7" LZ065
AVARIOUS 60'S BEAT !

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Photo : Betty

THE DUNTS STORY


"T
out bêtement on s'est rencontré à l'école avec Bruno. Son père qui jouait musette nous laissait jouer sur son matos et on a commencé gamins à déflorer des trucs que mon père écoutait (early Stones, Kinks, blues). Les frangins de Bruno nous ont rejoint pendant un an. Ca s'est fini en pugilat avec un des frères".

Larsen : Vous ne faisiez que des reprises ?
"Non, mais on ne peut pas dire que c'était des chefs d'oeuvre. Ce qui nous intéressait, c'était de pas être des baba cool Lavilloche ni des Antisocial tu perds ton sang froid. Comme il y avait gros de teds on n'aimait pas trop non plus"

Larsen : Et ce nom DOBRANOC ?
"Les 3 frères Fujara étaient polonais, ça veut dire bonne nuit".
Au chomage, Rapish usent les salles de bals parquet pour manger. Il y rencontre C.C. qui comme lui vénère le R'N'B et la musique de jeunes qui fait du bruit. Ils s'adjoignent les services de C. Thominet (sorte de Billy Idol local) et commencent à répéter à trois. Malheureusement ce dernier décède et C.C. file derrière les barreaux pour attaque de poste. Ne trouvant personne pour monter un groupe qui tienne la route, Rapish décide de se faire une raison et d'attendre que C.C purge sa peine. Quatre ans se sont passés, les ROUGH KIDS sont nés. Rapish et C.C. débauchent Bruno et un batteur rencontré lors de la parenthèse balluche. Sortie d'un autoproduit 2 titres (Is it rough enough/ I gotta go now!) Incorporation progressive du sax dégotté dans une fanfare de village, Eric Hardy. A la sortie du 45tours, départ du batteur qui préfère consacrer son oeuvre à l'éducation de jeunes batteurs dont on n'entendra jamais parler. Sur une compilation de la ville de Bourges, les Rough Kids et une boite à rythme sortent quand même un titre (Downtown) qui est apparament devenu plus que rare.
"Un jour, je vais vider des crasses à la décharge, et qu'est ce que je vois, le stock entier de cette compil passé sous les chenillettes de la pelleteuse. La mairie était en train de déménager, j'en ai deux ou trois que je garde."
Succession de batteurs dont Thierry Oï (c'est son vrai nom) qui concilie les baguettes chez les Rough Kids et Shredded Ermines. Deux concerts avec les Fleshtones et les Lyres, auquel participe Pat Bayle qui est lancé dans le grand bain à 14 ans. S'en suit de grosses engueulades pour le remboursement des traites du 45, Brun et Rapish quittent le navire. Les Rough Kids se produisent avec un autre chanteur et un autre bassiste une seule fois, et disparaissent.

Formation des MUSTY BERRY GUYS. Brun et Rapish s'acoquinent avec Franck Primorin élevé à la sainte parole R'n'R par sa maman. Jo Christ revient faire le joint et le groupe ouvre les portes de nombreux établissements dans le Cher qui ne toléraient jusque là que des formations plus feutrées. Remplacement de Jo Christ (qui déclarait lui-même devenir completement à moitié assomé) par Michto. Séjour en studio avec Dilip (des Coronados) qui n'a abouti à rien.

Larsen : Comment ça s'est fait ?
"A l'époque, Rascal, ancien manager des groupes parisiens, (Wampas, Soucoupes Violentes...) venaient de découvrir les bienfaits de la campagne et nous avait branché sur lui. Il pensait qu'on était aussi multiples dans nos influence qu'eux, mais on a été très mauvais en studio, d'autant qu'on avait joué la veille avant Earl of suave. Et puis grâce à Rascal, on avait pu retaper un local dont on s'est fait virer par des hippies qu'il accueillait quand il a été obligé de partir. On t'embrasse"
Michto, bien qu'excellent batteur autodidacte, préféra au bout de quelques mois promener son chien que s'investir d'avantage.
Jo Christ revint faire une pige entre deux expériences hallucinogènes, tient sa place sur scène, mais sombre de plus en plus backstage avec les autres groupes.
"Je me souviens, on était deux ou trois groupes à table et là, il a balancé sa cuisse de poulet dans le plat de sauce pour éclabousser tout le monde. Heureusement que Kid Pharaon et ses copains ont été plus intelligents. Une autre fois, il touchait tout le monde, des organisateurs à un groupe de filles, tout en restant très digne. Ca nous collait une drôle de réputation ha ! ha ! ha !"
Jo Christ décide de repartir à la pêche se détendre. Depuis quelques temps Primo veut intégrer un pote, Christophe Diaz qui fait rapidement l'affaire, mais succombe à la même maladie que son prédecesseur. Les MBG's vont en studio en compagnie d'un fan J. Marc Villebasse, qui s'est mis à l'orgue pour faire le cinquième. Ces bandes n'ont pas été exploitées. Sort pourtant à cette période la cassette OUFF 91 réalisée par Emmetrop (autre asso de Bourges) et distribuée par le Silence de la Rue. 1 titre, "D.J" mais c'est Michto qui tient les baguettes.
Après deux mois sans nouvelles de leur batteur, les MGB's redonnent une chance à Jo Christ qui s'est refait une santé : sortie d'une démo 4 titres (A shot of RnB/ Eddley Dendle/ Spider Party/ Are you ready for the MGB's ) et première partie des A-Bones.
"Billy et Miriam ont été enchantés par notre set et l'ont fait savoir partout où ils ont joué après, on me l'a rapporté, c'est une fierté."
Relations de plus en plus orageuses entre Rapish le despote du rythme et Primo, le c'est pas moi du punk, qui aboutissent à une seule guitare chez les Musty. Ils se produisent pour le 10e anniversaire des Wampas et cassent la baraque. Mais au bout d'un moment, le coeur n'y est plus, Rapish tout à ses problêmes de fiancée, perd un peu le fil, et ses accolytes en profitent pour monter les BOEINGTONES avec l'ancien chanteur des Roller Coasters, Franck Leloup.

Après une année sabbatique, Rapish répète avec Pat Dessiaume, un ami contrebassiste qui lui présente Blutch (des futurs Dare Dare Devils) avec lequel il joue du White Rock. Parfois, Laurent, guitariste des Roller Coaster, rôde dans le local mais rien ne se fait, Rapish avouant être toujours aussi chiant à vivre. Il part en studio et enregistre seul une reprise de Luther Johnson (Rock me slow and easy) Puis c'est la rencontre avec Tony Catto, ex teddy boy passé dans la maison mod d'en face, avec qui il travaille pendant un an à ce qui s'annonce comme les prémices des DUNTS. Bruno rapplique alors qu'il a laissé la basse pendant l'intermède Boeingtones. Dans la foulée les Roller Coaster (toujours eux) leur proposent la première partie de leur concert pour la sortie de l'album. Il faut trouver un batteur. En 15 jours et quelques repets un répertoire est monté avec l'apport de Ludo qui, même s'il ne maitrise pas totalement son drum kit se revèle ce soir là parfaitement à la hauteur, si bien que les concerts locaux s'enfilent comme des perles dans une ambiance très... Dunts. Ils enregistrent avec Ludo le titre "Atomic College" pour la compil Roller Asso Stupid movies by stupid bands for stupid people, et à leurs grands regrets, se séparent de Ludunts qui n'a pas suffisament progressé en 6 mois.
Les Dunts se présentent au Cosmic trip avec Eric Leloup batteur rugbymen à casquette, intégré depuis un mois. C'est là que je les découvre. Passage au Chambé T Rock, promesse d'enregistrement. Mais là, la fermeture de leur local et des catastrophes familiales font que les Dunts sont en stand by pendant 10 mois. Tony Catto désire prendre du recul devant les nombreuses sollicitations dont ils sont l'objet. Arrivée de Max (en congé des Stinky Foots) pour le remplacement de Mr Catto. Départ de Rick Wolf pour surcharge d'emploi du temps. Confiance est faite à Risto qui reprend les baguettes. Ils s'apprètent à enregistrer en studio afin d'honorer leur parole lorsque Max (qui aura assuré un intérim de 4 mois) leur annonce qu'il arrête les frais pour reprendre la ferme familiale. Revient dans le giron Dunts J.M Downtown qui s'y colle à la basse. Mais de nouveau la perte de proches repousse d'encore 6 mois leur entrée au Sonic Studio à Limoges où ils enregistrent 6 titres. Deux pour un single 45t enfin sorti sur Larsen "We got time" et "Too many Causes for rebels", deux compos d'excellente facture qui marquent d'entrée le style Dunts, pas la face twist qu'on connait bien sur scène, mais un truc bien garage entre Lyres et Saints, avec bien sûr une grosse dose d'Âme ! un autre titre pour la compil Sexadelic Party "Duntsin' with you" et 3 autres envoyés à Gas oil rds puisqu'ils avaient donné leur parole aussi en Bretagne. Mais deux ans, c'est bien long et ces morceaux sortiront finalement sur la prochaine compil Roller et sur ce split EP avec "Off the Hook", une compo signée Jagger/ Richard en 65 pour l'album Now, et remise au goût soul et de quelle manière par les Dunts. On y retrouve là les grands moments ondulatoires des concerts, Boogaloo et Hully Gully à go-go joué par un groupe de pubrock sauvage et élégant, le vrai bon cocktail de garage et de Rhythm & Blues. Les petits gars du Cher l'ont réussi, comme en leurs temps Question Mark ou Sam the Sham. Vous pouvez être donc sûrs que le jumelage Bourges/Chambery ("Dans Chambery, y a Berry!") est parti pour durer, et qu'on ne ratera pas une occasion de partager à nouveau quelques vibrations sonores et autres produits locaux avec Rapish et ses Dunts.


(in Larsen 18)