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Question Mark & the Mysterians

 

Tous les témoins d’un des rares concerts de Question Mark & the Mysterians ces dernières années vous le diront, les Tex Mex sont de retour, et dans une forme éblouissante, faisant taire et même danser tous les sceptiques (j’en étais). On vous en touchait deux mots dans le dernier numéro, à propos de leur fantastique prestation au Wild Week End l’an dernier. Et le live sorti chez Norton, “Do you feel it baby” est là pour le confirmer. Une bonne occasion en tout cas de replonger dans les chansons de Question Mark et de redécouvrir qu’ils n’ont pas fait que “96 tears”, leur seul hit (interplanètaire quand même !!) en 66, et qu’ils ont pondu d’autres merveilles.

Ce groupe est unique, avec un son si original, un balancement irrésistible et inimitable (allez, les Lyres le font très bien aussi!... Conolly est d’ailleurs repris sur scène par ses maîtres), une musique qui plongeait autant dans les racines blacks que dans le punk sixties ou les ballades poignantes. Incroyable qu’ils n’aient pas été plus compilés. On retrouve bien “Make you mine” sur un Pebbles et “Smokes” sur une autre compil plus obscure, mais ça doit s’arrêter à peu près là (leur seule apparition sur Crypt par exemple est une photo sur un des volumes des Teenage shutdown). Même les disques étaient difficilement trouvables, sauf bien sûr le “96 Tears/ Midnight Hour” sorti pour la première fois en 65 et qu’on pouvait retrouver, pour les plus chanceux au fond d’un carton lors d’une braderie, ou dans une des rééditions (la dernière en date est sur Collectables). Heureusement, à defaut d’originaux en studio, on pouvait se rattraper sur le live (sorti originellement en K7 sur Roir, puis en France en CD/LP sur Danceteria) de leur reformation en 1984 à Dallas. Bourré jusqu’à la gorge de 14 bombes (la version cd n’en dénombre que 13, mais “Smokes” est en fait enchaîné à “Don’t tease me”), il a réussi à me faire patienter plus de 10 ans avant de trouver enfin des enregistrements originaux.

Et leur re-reformation est une vraie bénédiction puisqu’ on voit enfin ressurgir le nom de Question Mark dans les listes VPC ou dans les bacs des rares disquaires encore en vie : réédition vinyle du premier LP “96 Tears” avec 4 bonus (les deux 45t “Do something to me/ love me baby” - 1967 et “Ain’t it a shame/ Turn around baby” - 1969), réédition CD des deux et seuls albums studio “96 Tears” et “Action” augmentés encore des deux 45 tours pré-cités, plus celui paru entre les deux en 68 (“Make you mine/ Love you baby”) : bref la presqu’intégralité de leur disco. Sans compter que 25 années après leur “ultime” 7” “Hot’n’groovy/I can’t get enough of you baby” sorti en 73, ils sont retournés en studio pour un nouveau single paru chez Norton (chronique dans le#15), une fantastique vampyrisation de “Sally goes down the roses” de Spector, couplé à “It’s not easy”, qu’ils avaient déjà enregistré pour leur 2d LP. Single parfait, on en redemande et on va nous en redonner. Car est annoncé pour bientôt un nouvel album, où figureraient entre autres cette version de “Don’t give it up now” des Lyres, un acétate retrouvé de 65 enregistré avant même “96 tears”, et des titres qu’ils avaient déjà enregistré pour un 3e album jamais paru.

Mais revenons quelques 35 ans plus tôt. En 62 dans le Michigan, un groupe du nom de Question Mark & the Mysterians fait ses premiers concerts :
Rudy MARTINEZ (alias Question Mark, puis depuis 65 plus énigmatique encore, simplement "?") au chant.
Little Franck RODRIGUEZ à l’orgue depuis 64 (un son et un jeu qui est à lui seul la marque de fabrique du groupe)
Robert MARTINEZ (à leurs débuts en 62, puis parti en 66 pour 3 ans au service en Allemagne, mais il est à nouveau le batteur dans les 80’s et 90’s)
Eddie SERRATO à la batterie à partir de 66.
Larry BORJAS à la guitare (le compositeur du groupe jusqu’en 66, parti en Allemagne pour les mêmes raisons que Robert)
Franck LUGO à la basse depuis 66 (une sérénité, un groove et une bonne humeur qui n’a pas été altéré en 35 ans!)
Bobby BALDERRAMA à la guitare (il a joué 20 ans après avec Joe King Carrasco)

L’ascension est fulgurante. Il ne faudra pas un an pour qu’apparaisse “96 Tears” dans leur répertoire (initialement “69 Tears”), tout de suite adopté par le public avide d’excitation et de danse, et en 65 sort la première version du futur hit, déjà couplé à “Midnight Hour” (ce titre aurait fait une excellente face A), à 750 copies seulement. Le single est bien accueilli par les radios de Détroit, et le label Cameo Parkway leur propose un repressage. Ce sera un énorme succès, un million de copies vendues, N° 1 aux Usa, classé un peu partout dans le monde, propulsant le groupe dans la cour des grands noms de cette année 66.
Mais ce sera de courte durée, le groupe tombera tout doucement dans l’oubli d’année en année, malgré d’excellents singles et 2 albums incroyables. La plupart des titres enregistrés entre 65 et 69 n’ont pas pris une ride. Le groupe a bien sûr enfoncé le clou avec des titres dans la lignée de “96 tears”, ce truc unique, à la fois punk, sens(x)uel et dansant avec des titres comme “I need somebody”, “UpSide”, “Don’t break this heart of mine”, tirés du premier album, ou “Can’t get enough of you baby” (il n’est pas d’eux mais la partie d’orgue est quasiment la même que sur “96 tears”), “Smokes”, “It’s not easy” tirés du second album. Mais ils ont aussi pondu des chefs d’oeuvre moins typés “?” : “You’re telling me lies” et “Don’t tease me” (sur le premier LP) très Sam the Sham, ou “Got To” (sur le 2D LP) et “Turn around baby” tous deux carrément soul R&B, ou même le très moody “Love you baby”. Et surtout Rudy Martinez est passé maître dans l’art des ballades mélodiques, poignantes et lumineuses comme “I’ll be back" (sur le 2d LP), “Love me baby Cherry July” (c’est là qu’on voit que Question Mark est au moins aussi important dans la musique des Lyres que Ray Davies et les Outsiders), ou le fantastique “Ain’t it a shame” (aussi beau que le meilleur de Phil & the Frantics). Bref, la grande classe, pas le genre de combo capable d’un seul hit, comme il y semblerait à première vue. En 72 et 73, ils sortent encore deux singles (ne m’en demandez pas plus, je cherche en vain à entendre ça...) sur deux labels différents. Un 3e album est prêt, mais ne se fera jamais. Ils n’arrêteront jamais vraiment, on les retrouve ensuite avec Kim Fowley en 78, puis se reforment en 84 à Dallas, certains joueront aussi dans Inflight ou avec Joe King Carrasco, et puis bien sûr, la fin de ce millénaire verra la reformation originale d’un des meilleurs groupes d’hier et d’aujourd’hui. La suite, vous pourrez la suivre en direct...

thee slushy ruin


MORE ACTION CD

Hey ! le voilà ce nouvel album (double !) de Question mark, via Sugar & Spice ! L'excitation est à son comble, d'autant que ça attaque par une splendide version de "Don't give it up now" (j'explique plus, vous avez qu'à suivre) enchaîné à un terrible classique "Feel it", garage à souhait. Mais l'enthousiasme est vite enrayé par le peu de nouveautés sur la longueur. Et oui, on a droit à des titres déjà enregistrés pour "Action" ou pour des antiques 45tours (tous sur le "30 originals") : Hangin' on a string - Girl - Can' get enough of you baby - Ain't it a shame (en dessous de l'original) - It's not easy - I'll be back (2 versions, la 2de, historique, est leur tout premier enregistrement en 66) - Love me baby - Don't hold it against me. Il y a même 3 versions de "96 tears", une "normale", une instru et une en espagnol. Heureusement, ils nous offrent du neuf de temps en temps, avec une suprenante version de "Cheree" de Suicide, puis un instru "Beachcomber" signé Bobby Darin, mais parfaitement adapté comme vous pouvez l'imaginer par l'orgue de Little Franck. Et puis sur le second disque, une magnifique cover de "That's how strong my love is", puis l'incroyable "Sally go round the roses" de Spector (face A du 1er single Norton 1998, couplé avec "It's not easy"), "do you feel it ?" leitmotiv/ instru qui fait un malheur sur scène, même la rappe qu'est "Satisfaction" (ils s'en sortent plutôt pas mal), et enfin, "Are you for real" (face A su second single Norton à sortir, couplé lui à "I'll be back" millésime '66). Bon, vous l'aurez compris, le double album n'était pas forcément indispensable, mais le retour de Question Mark sur album est plus que réussi, et les non possesseurs des vieilleries y trouveront leur bonheur. Reste plus qu'à espérer qu'ils retrouvent la même verve dans leurs compos (ils vont pas nous faire leur Conolly avec ses compos qu'on attend depuis des lustres...). (Dernier détail, la version CD contient une vidéo de "Sally go down roses" pour les possesseurs de lecteurs de CDRom).

thee slushy ruin


 

 

 

 

DISCOGRAPHIE


Albums
96 Tears (Cameo Parkway C 2004 - 1966 Usa)
Action (Cameo Parkway C 2006 -1967 - Usa)
Re-Union (Roir 137/1984 Usa - Danceteria/ 1985 France) pas d’inédits
Original Recordings (réédition CD 2 LP + 3 singles - Parckam rds - 1995 - Allemagne) un inédit “Sha La La” (J. Levine)
96 Tears ( réédition du 1er LP + 2 singles - année et label inconnu - Italy)
Do You Feel it baby ? (2x LP/ CD Norton ED 262 - 1998 - Usa) pas d’inédits
More Action (2xLP/ 2xCD Cavestomp 5002 - 1999 - Usa) NEW !!!!
+ d’autres rééditions, surtout européennes...

45 tours
96 Tears/Midnight Hour (Pa-Go-Go 102 - 1965)
I Need Somebody/ "8" Teen (Cameo Parkway 441 - 1966)
Can't Get Enough Of You, Baby/ Smokes (Cameo Parkway 467 - 1967)
Girl (You Captivate Me)/ Got To (Cameo Parkway 479 - 1967)
Do Something To Me/ Love Me Baby (Cameo Parkway 496 - 1967)
Make You Mine/ Love You Baby (Capitol 2162 - 1968)
Ain't It A Shame/ Turn Around Baby (Tangerine Record Corp 989 - 1969)
Talk Is Cheap/ She Goes To Church On Sunday (Chicory 410 - 1972)
Hot' N Groovin'/ Funky Lady (Luv 159 - 1973)
Sally goes round the roses/ It’s not easy (Norton 96 - 1998)
un nouveau 7" "Are you for real" est annoncé sur Norton !